12/04/2015

Published 02:55 by with 2 comments

Natchitoches et les plantations

Mercredi 8 Avril


Hello !


Nous sommes allés visiter Natchitoches (prononcez "Nèèkitoch") : cette petite ville fut la première colonie européenne permanente en Louisiane, avant même la Nouvelle-Orléans. Et elle fut fondée par un Français du Québec Louis Antoine Juchereau de Saint-Denis (un nom comme ça, ça ne s'invente pas !). Natchitoches est aussi célèbre pour avoir servi de cadre au tournage du film "Steel Magnolias" avec Julia Roberts, Shirley Mclaine et Dolly Parton.

Les jolis immeubles de Front Street. C'est la première fois depuis notre arrivée que l'on voit des immeubles mitoyens à deux étages.


Le Fort St Jean-Baptiste édifié par les français. Dès le commencement, Natchitoches fut une ville multi-culturelle avec des Français, des Espagnols (établis dans un autre fort à 20 km), des Indiens Natchitoches avec lesquels les colons eurent de bons contacts et firent du commerce et des esclaves Noirs. C'est ce mélange qui a donné naissance à la culture créole.


Le corps de garde: les soldats vivaient dans des conditions plutôt spartiates !


Le magasin du fort: à l'époque les vivres et autres nécessités mettaient 2 mois pour remonter le fleuve par bateau de la Nouvelle-Orléans. Tout est écrit en français: eau, vin, petits pois...


Un figurant en tenue d'époque. Il nous a fait une belle démonstration de comment allumer un feu à partir d'une étincelle. Un vrai pro qui a même gagné un concours d'allumage de feu.


Démonstration d'un tir au pistolet, mais sans vraie balle ;-)


Nous voulions aller manger dans un restaurant réputé pour faire les "meilleures meat-pies au monde", mais nous n'avons pas eu le temps car nous voulions être à Oakland Plantation pour la visite de 13h. Du coup nous avons testé un nouveau fast-food qui fait uniquement des chicken fingers : pas mal du tout et leur limonade était très bonne (mais très sucrée ! ).


Bienvenue à Oakland plantation ! Fondée en 1789 par Pierre Emmanuel Prudhomme, un français créole, on y cultivait le tabac, l'indigo, puis, au début du XIXè siècle, le coton. Huit générations de Prudhomme s'y succédèrent. Ce fut l'une des plus importantes plantation au XIXè siècle.  L'allée de chênes est la 3ème plus longue de Louisiane. Certains chênes ont plus de 200 ans.


La maison principale: une architecture créole typique, simple et sans prétention. Le Rez-de-Chaussée est en brique pour résister aux inondations. C'est là que résidaient les esclaves domestiques.



Le porche: la plupart des maisons en ont un et c'est un élément indispensable quand il fait chaud, surtout à l'époque où la clim' n'existait pas. Un joli porche avec des rockings chairs ce n'est pas que dans les films. L'allée de chênes n'est pas seulement décorative, elle sert à conduire la brise fraiche de la Cane River en contre-bas jusqu'au porche et l'intérieur de la maison ! C'est très ingénieux. Sauf que portes ouvertes signifie aussi pleins de bébêtes qui rentrent :-(


The bottle garden ou jardin des bouteilles: chaque parterre est en effet entouré de bouteilles de vin plantées dans le sol. Et pas n'importe quel vin, mais de très bonnes bouteilles. Toutes ces bouteilles représentent aujourd'hui beaucoup d'argent. La guide nous a expliqué que c'est pour cela qu'il y a un système d'alarmes tout autour de la maison. Mais nous n'avons pas compris si les bouteilles avaient une utilité particulière ou étaient simplement décoratives. En tout cas, les Prudhomme aimaient conserver les choses et recycler. Leur grenier était très rempli car ils ne jetaient rien!


Le parloir. Huit générations de Prudhomme se sont succédées dans cette maison et l'on peut voir leurs photos au mur. Le mobilier a évolué au fil des générations, d'où la télé années 50 qui côtoie des meubles plus anciens. Notre guide nous a confié que ce parloir a même connu une télé  a écran plat, mais que les derniers occupants l'ont emmenés avec eux !


La chambre des filles avec lits à baldaquin et couvertures en patchwork. Il y a même un lit-bateau pour la cousine qui vient passer quelques semaines. En effet, les voisins étant éloignés et les temps de transport beaucoup plus long, les visiteurs ne passaient pas seulement pour prendre le thé ;-). Il y a même une "chambre des étrangers", un peu le l'ancêtre du BnB pour les gens de passage ayant besoin d'un toit. Ceux-ci étaient nourris et logés en échange de jouer les colporteurs : où vont-ils, que font-ils, qui est mort, qui s'est marié...


La salle-à-manger. Le panneau en bois près du chandelier sert d'éventail et de chasse-moustiques. Un jeune esclave actionnait une corde qui faisait bouger le panneau afin de rafraichir les personnes qui mangeaient et d'éloigner toutes les méchantes bestioles qui rentraient par les portes ouvertes. J'ai du mal à m'imaginer, dans cette chaleur étouffante, habillée en robe longue avec manches longues, jupons et peut-être même corset !!! L'envers du décor d' "Autant en emporte le vent".


La cuisine, nettement plus moderne.


A gauche: the grain storage shed ou abri pour stocker le grain. Au milieu: the fattening pen ou enclos pour engraisser les cochons. A droite : the washing house ou laverie, sans machine à laver bien sûr !


Petite pause à l'ombre du chêne: il y en a un peu partout sur la plantation. Au second plan, the overseer house ou maison du contre-maître. La famille Métoyer (un nom bien français) a occupé cette maison pendant de nombreuses années même après l'abolition de l'esclavage.


Le store and post-office: ouvert après la guerre civile, c'était une grande quincaillerie-bazar. Tout est resté en l'état depuis sa fermeture en 1983.



Prudhomme avait plus de 200 esclaves. Plutôt drôle quand on sait à quoi est associé le nom aujourd'hui en France ! :D


Le Code Noir fut établi en 1685 par Louis XIV

Art 2 : tous les esclaves doivent être baptisés et recevoir une éducation catholique. 

Art 6 : tous les sujets français doivent respecter les dimanche et jours fériés. Ils ne doivent pas travailler ni faire travailler leurs esclaves ces jours-là. 

Art 13 : si un esclave mâle épouse une femme libre, leurs enfants seront libres, tout comme leur mère. Si le père est libre et la mère une esclave, les enfants seront eux aussi esclaves. 

Art 42 : les maîtres peuvent, s'ils le jugent nécessaire, fouetter leurs esclaves. Mais ils ont l'interdiction de torturer ou de mutiler les membres de leurs esclaves, sous peine d'amende. 

Art 47 : mari, femme et enfants pré-pubères, s'ils appartiennent au même maître, ne doivent pas être vendu séparément. Ces ventes seront déclarées non-valides.



Un peu plus au sud sur la Cane River nous avons visité Magnolia Plantation. La partie extérieure de la maison était gratuite et le ranger nous a permis de nous balader autour des différents bâtiments même après la fermeture. Chose agréable, nous étions seul au monde, alors qu'en saison touristique ce n'est sans doute pas le cas.


A une époque, il y avait 70 cases pour les esclaves, dont 24 en briques qui pouvaient accueillir 2 familles. Aujourd'hui, seules 8 cases en brique subsistent. Après l'abolition de l'esclavage, certains Noirs sont restés pour travailler sur la plantation. Un mur a été construit dans la case afin de donner plus d'intimité à chaque famille.

Le plus vieux magasin général de Louisiane, tenu depuis 1863 par la famille Frederick et encore ouvert de nos jours ! Nous n'avons malheureusement pas pu le visiter car le magasin était fermé quand nous sommes revenus en fin d'après-midi.


Ste Augustine Cathedral. Durant la période française et espagnole, les gens étaient catholiques plutôt que protestants. C'est la première église que nous avons pu visiter.


La First Baptist Church. Pour le moment nous n'avons pu entrer dans aucune église protestante. Je pense qu'elles ne sont ouvertes qu'au moment des offices.




Et pour finir cette belle journée nous avons été arrêté par une voiture de police en sortant de l'autoroute ! Ca fait bizarre de voir une voiture de police derrière vous avec les gyrophares !

Nous nous sommes arrêtés sur le côté, avons coupé le contact et avons attendu en ne faisant pas trop les malins... Les policiers sont descendus et sont venus nous voir avec la main droite sur leur arme (comme dans les films) pour nous dire que nous avions fait un excès de vitesse à l'arrivée d'un carrefour : 55mph au lieu de 35mph.
Au final le chef à été très sympa lorsqu'il s'est rendu compte que l'on n'était pas du coin et Français (il l'a tout de suite entendu à notre accent), et nous n'avons pas eu d’amende ! Et nous en sommes maintenant quitte pour faire plus attention aux panneaux !


Next episode : New Orleans !

      edit

2 commentaires:

  1. Bravo et merci de ce partage, belles photos avec les commentaires! tout pour nous donner l'envie d'y aller :-) on attend avec impatience les publications....profitez bien, on vous embrasse.

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  2. Ca donne vraiment envie d'aller visiter ce coin :)

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