08/01/2016

Published 02:03 by with 2 comments

Yogyakarta



Du 24 au 30 Décembre



Ça y est, nous sommes passés de la calme et verte Nouvelle-Zélande à la rugissante Yogyakarta ! Le changement est brutal. La chaleur et l’humidité sont accablantes, la ville est bruyante, surpeuplée. Tout nous agresse : les odeurs, les rabatteurs, le climat, la foule, les fumées d’échappements et le bruit des milliers de scooters. Tout est nouveau, nous n'avons plus aucun repère.

Mais rapidement nous nous adaptons et au bout de 4 jours j'ai l'impression d'être là depuis 2 semaines. Nous sommes restés 7 jours à Yogyakarta et cette semaine nous a permis de nous adapter à la vie en Indonésie et de découvrir cette ville à l'histoire riche.

Nous sommes restés pendant notre séjour à l’hôtel Aloha. Un endroit parfait pour débuter. Le patron est français... ou plutôt était français. Il a débarqué en Indonésie il y a 35 ans après une vie de voyage, y est resté, s'est marié avec une Javanaise avec qui il a eu des enfants et a embrassé la nationalité indonésienne.
Il nous a abreuvés de détails sur la vie à Yogyakarta, sur les indonésiens en général et sur sa vie. Ce fut une belle rencontre !

On s'habitue tout de même difficilement au monde, au bruit et à la pollution. Mais il est une chose à laquelle on s’habitue immédiatement : se faire servir ! J'ai l'impression que la seule chose que l'on fait de nos journées c'est déplacer nos corps de place en place. On nous nourrit, on nettoie et range notre chambre, lave/plie/repasse notre linge, on nous promène en taxi ou en Becak. C'est facile et assez déconcertant en même temps. Presque gênant parfois.
Mais il faut souligner que les gens qui s'occupent de nous sont d'une grande gentillesse et même bienveillance. Je n'ai pas ressenti cette gentillesse forcée, motivée uniquement par l'argent, que l'on rencontre parfois. Ne soyons pas aveuglés d'illusions non plus, tous les Indonésiens ne sont pas gentils, impatiens d'ouvrir leur bras, et l'argent biaise, comme partout, les relations. Il n'empêche que nous nous sommes sentis accueillis dans cette ville et je pense que la solidarité et la bienveillance à l’égard des autres habitants (qui semble être une notion fondamentale de la communauté de Yogyakarta) nous ont aussi, dans une moindre mesure, englobés.

Une des rues principales où sont situés beaucoup de magasins. C'est la veille de Noël, les Indonésiens sont en vacances se promènent et font des emplettes. La majorité de la population est musulmane, mais toutes les fêtes religieuses sont célébrées et supposées fériées.


Le becak. Poussé par un demi-vélo ou une demi-moto, c'est le meilleur moyen de se déplacer dans la ville ! Prix à négocier avant de monter. Ce qui n'est pas évident c'est de savoir combien vaut la course ! Donc il faut tester un prix (généralement 40% du prix annoncé), remonter un peu, partir. Si le becak ne vous rattrape pas c'est que le prix que vous proposiez était vraiment trop bas. Il faut donc recommencer la manœuvre avec un autre.

Au bout de quelques essais on avait les prix en tête et les négociations étaient plus rapides. Bien sûr à chaque fois nous avons fait semblant de partir.... mais nous étions vite rattrapés ! :D
Et puis il faut savoir que même en négociant on paye toujours le prix "touriste". L'enjeu étant de ne pas payer un prix "touriste américain, dollar sur pattes".


L'entrée du marché. Expédition pour se frayer un chemin. L’intérieur est pareil.
Ajout de Nathalie
: dès notre arrivée, nous sommes partis à la recherche de vêtements légers et amples. Dans ce marché, à destination des locaux et des touristes, ils vendent surtout des batiks : tissus traditionnels à motifs et colorés. Loïc a trouvé ça trop bariolé, mais j'ai trouvé une jolie chemise.






Rapidement nous achetons des masques de protection pour respirer plus correctement dans la circulation lors de nos transports en Becak. Ce n'est pas beau, mais on se console en voyant des locaux en porter aussi ! :D


Le Kraton


L'entrée du Kraton  : la palais du Sultan. La ville compte toujours un Sultan qui vit dans une partie non accessible du Kraton. Il est adulé par la population. Yogyakarta est considérée comme un territoire spécial avec certaines lois spécifiques qui prévalent sur les lois nationales. Cela est dû en partie au comportement du Sultan de l'époque de l'invasion hollandaise. Refusant de capituler il s'enferma dans la Kraton et permit à la rébellion de l'utiliser comme quartier général. Les hollandais n’ont pas osé les déloger de peur d'une insurrection massive de la population qui vénérait le Sultan. Au moment de l'indépendance, Yogyakarta fut récompensée par l'obtention du statut de "région spéciale" pour son rôle dans la guerre d'indépendance.




L'orchestre du sultan.


La cage à bébé, tradition royale : Pour prédire le destin du futur prince, on l'enfermait dans cette cage avec une petite voiture, un pistolet en jouet, un billet de banque et une feuille de papier. Ça c'était pour l'époque moderne. Avant, les objets devaient être différents. Le premier objet dont l'enfant allait se saisir était censé révéler son destin. S'il prenait le pistolet il pouvait devenir policier, militaire, ou général par exemple.




Le Kraton que l'on peut visiter se compose de places et de bâtiments ouverts sur l'extérieur. Quelques bâtiments fermés accueillent des expositions plutôt poussiéreuses sur la famille royale.



Les gardes du sultan patrouillent, armés de leurs kriss (dague traditionnelle). Tous les hommes javanais ont un kriss, symboliquement pour se protéger et protéger leur famille. Ils possèdent également des oiseaux en cage devant leur maison pour montrer leur responsabilité et leur capacité à prendre soin de leur famille (s'ils oublient de nourrir l'oiseau une fois, il peut mourir dans la journée).


Le spectacle de Wayang kulit. Des marionnettes en cuir utilisées en ombre chinoise. Impossible de suivre l'histoire racontée en ancien javanais. Même les habitants d'ici ne comprennent pas tout.



Une centaine de pièces pour le jeu complet. Six ans d'études sont nécessaires avant de pouvoir jouer !


L'orchestre de gamelan qui accompagne la prestation




Des vendeurs ambulants de bakso : une soupe avec des herbes et des boulettes de poulet très populaire !


Des becaks et calèches attendent le client.


Taman Sari (water palace)


L'entrée du Water palace, un lieu de détente construit pour le Sultan au milieu du 18ème siècle.







Un de nos copieux petits déjeuners. En plus d'être délicieux, ils changeaient tous les jours, avec des spécialités de la ville ! Ici une spécialité locale : le Gudeg. L’œuf (marron) est cuit dans une préparation de jackfruit, un fruit au goût bizarre que l'on ne connaissait pas. Servi avec du poulet et du tofu très pimenté. L’ensemble est très bon !


Le jardin d'intérieur de l’hôtel.


Nous avons fait une visite très intéressante au musée Sono-Budoyo. Ici l'atelier du musée qui fabrique des marionnettes pour le Wayang Kulit.


Le détail est fou !



2 semaines sont nécessaires pour fabriquer une marionnette.


En face du musée, le "centre de tri" : on voit aussi l'envers du décor !!


Au détour d'une petite rue autour du Kraton : visite de l'ancienne mosquée souterraine.



Petit restaurant de rue. Ça ne paye pas de mine, on se demande ce qui va bien pouvoir sortir de cette "cuisine" et la table n'a sans doute jamais été lavée. C'était excellent ! Ultra frais, ultra bon ! :)

Il s'agissait ici d'une soupe de coco avec du riz. A l'arrière du stand il y avait un énorme monticule de noix de coco vides. ^^


      edit

2 commentaires:

  1. Bravo , ce nouvel article était attendu par vos fans qui s'impatientaient de connaître la suite de vos aventures.
    Je vous embrasse très fort.
    jeannine

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    1. Ahah, merci beaucoup !! J'espère que l'article fut à la hauteur des attentes ;-)

      Bisous

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