Mardi 2 février
Des plantations d'ananas. |
Choui Fong tea plantation
Nous allons visiter cette plantation de thé repérée sur la carte. |
Une rizière à l'entrée de la plantation de thé. Sur cette photo on voit bien que le riz est d'abord planté très serré dans un coin de la rizière puis repiqué plus espacé (à gauche). |
Les feuilles de thé sont mises à sécher pour plusieurs heures. Puis mises dans un four, compressées en ballots, étalées, chauffées une 2ème fois puis empaquetées. |
Petit snack matinal. Le gâteau était moins bon qu'il n'en a l'air. Mais le cadre était très sympa : un bâtiment tout neuf et très moderne avec une belle vue sur la plantation. |
Les cueilleuses de thé se protègent bien du soleil. Ça nous a rappelé la cueillette de myrtilles en Floride (il y a 9 mois déjà !!) et les cueilleurs mexicains qui s'habillaient de façon similaire. |
Mae Fah Luang gardens
Nous avons vu de magnifiques orchidées recouvrant parfois des pans de murs entiers !! |
Nous avons apprécié les reconstitutions de maisons de différentes ethnies montagnardes. |
Coup de cœur pour les dahlias, une fleur que je ne connaissais pas trop, mais dont j'ai pu voir de très beaux spécimens ! |
Il y avait beaucoup de ces jolies fleurs dont je ne connais pas le nom... |
Waouh !!! |
Doi Tung Royal villa
Cette villa était la résidence d'été de la Princesse-mère (la mère du roi actuel) Srinagarindra. La villa s'inspire des chalets suisses : cela nous a semblé bien étrange au début, mais nous avons ensuite compris que c'est parce que la princesse-mère y a longtemps vécu.
Nous avons fait une visite guidée très intéressante avec un audio-guide. Nous avons découvert qui était Sangwan (1900-1995 !!) dont la vie peut faire penser à un conte de fées : issue d'une famille pauvre, orpheline à 9 ans, elle a tout de même pu bénéficier d'une éducation qui lui a permis d'être infirmière puis de partir aux USA (à 17 ans) où elle a rencontra le prince Mahidol (fils de Rama V). Le Prince finit par convaincre sa famille que Sangwan, bien que roturière, ferait une bonne épouse et princesse. Malheureusement le prince mourut 10 ans plus tard, alors que Sangwan n'avait que 29 ans. Elle se retrouva seule avec 3 enfants. En 1933 elle s'installa en Suisse avec ses enfants et y vécut de nombreuses années.
En 1935, son fils aîné Ananda, alors âgé de 9 ans seulement accéda au trône sous le nom de Rama VIII après l'abdication de son oncle Rama VII. Malheureusement son règne et sa vie furent de courte durée : il fut retrouvé mort (par arme à feu) en Thaïlande le 9 juin 1946, quelques jours avant son retour prévu en Suisse . Accident, suicide ou régicide ??? Cela reste un mystère, mais l'hypothèse du régicide semble la plus probable.
Ce 2ème drame pour Sangwan eu pour conséquence de faire monter son second fils Bhumibol sur le trône sous le nom de Rama IX (le roi actuel).
Jusqu'en 1963 Sangwan vécut principalement en Suisse.
En 1964, lors d'un séjour dans le nord-ouest, elle découvrit au cours de ses promenades à quel point les gens de cette région étaient pauvres. C'est suite à cela qu'elle commença des projets de développement et d'accès à l'éducation. Doi Tung, la montagne où se trouve la villa et les jardins fait partie de ses réalisations. Elle a aussi œuvré pour que la culture de pavot pour l'opium soit progressivement remplacée par des légumes et des fleurs.
Vous avez peut-être remarqué que les fleurs du jardin que nous avons visité étaient des espèces que l'on retrouve en France. La Princesse-mère souhaitait que les Thaïlandais qui n'ont pas le moyens de voyager puissent tout de même découvrir ces espèces "exotiques" (pour eux) qui peuvent pousser dans le climat de cette région plus froide.
Wat Phra That
Un joli temple au sommet d'une montagne. |
Mais cela restera dans nos têtes d'autant que nous nous sommes un peu perdus dans la campagne. Plutôt que de rester sur l'autoroute, nous avons préféré couper par des routes moyennes, certes plus jolies, mais par moments les panneaux étaient seulement écrits en thaï !! A chaque carrefour nous nous arrêtions donc pour demander la direction de Chiang Saen, notre étape pour la nuit. Certaines personnes nous montraient simplement la direction, d'autres se lançaient dans des explications compliquées en thaï que nous écoutions en souriant :-D Au bout d'un moment nous avons retrouvé des indications en anglais : ouf ! A la fin nous étions fatigués et un peu stressés de faire les 20 derniers km de nuit, mais au moins nous savions que nous allions dans la bonne direction. Nous étions soulagés d'arriver à destination, surtout que nous avions bien mal aux fesses :-D Malheureusement nous n'avons pas trouvé la guesthouse recommandée par le Routard et pour cause : elle est fermée depuis 3 ans ! A la place nous avons trouvé une chambre avec sanitaires partagés dans l'hôtel un peu plus chic du même propriétaire.
Mercredi 3 Février
Notre hôtel s'appelle Maekhong View et la proprio nous a dit qu'en se levant assez tôt nous pourrons voir le lever de soleil sur la rivière. |
L'extérieur est très joli, l'intérieur petit mais bien aménagé. Et pour 15 euros nous profitons du beau cadre de cet hôtel récent. |
Le "triangle d'or"
A une dizaine de km au nord de notre hôtel, nous allons voir le fameux Triangle d'Or ou plutôt le village de Sop Ruak qui a quelque peu usurpé le nom. Au confluent du Mékong et de la rivière Mae Nam Ruak, on peut y embrasser d'un même regard la Thaïlande, le Laos et la Birmanie.
Cependant, historiquement, le triangle d'or n'est pas seulement un point, mais une vaste zone géographique couvrant une partie de chacun de ces trois pays. Cela dit on apprécie de faire une halte car ce n'est pas tous les jours qu'on se trouve presque à cheval sur 3 pays !!
Loïc est en Thaïlande, à droite on voit le Laos et à gauche la Birmanie :-) |
A gauche la Thaïlande, l'ilot à droite la Birmanie. |
Hall of opium museum
Le triangle d'or rime aussi avec opium. C'est pour cela que c'est ici que l'on trouve ce très intéressant musée dédié à l'histoire de l'opium dans la région, mais aussi sa place dans les échanges "mondiaux" de l'époque. Les photos étant interdites, nous n'avons rien à vous montrer, mais c'est un des musées qui m'a le plus intéressé de tout notre voyage. Au bout de 2h je n'en avais pas marre et j'étais même déçue de devoir zapper toute la fin (avec un mur des victimes, des récits et des photos) car il était presque midi et que nous devions retourner à l'hôtel pour libérer la chambre et récupérer nos gros sacs.
La visite commence par un tunnel de 100 mètres creusé dans la montagne et sculpté par intermittence de visages et corps défigurés par la drogue et ses effets : ça vous met directement dans l'ambiance.
Une des salles est une reproduction d'un dock de la Compagnie des Indes Orientales à Londres. J'ai trouvé cette pièce très intéressante car elle permettait de faire de nombreux liens entre différents pays et leurs histoires. Par exemple, la mode du thé en Angleterre a commencé au XVIIème siècle avec du thé importé de Chine. Sauf que contrairement aux Chinois, les Anglais ont trouvé que le thé était meilleur avec du sucre. Cela a fait grimper la demande (et l'importation) de sucre et par conséquent le besoin d'esclaves dans les plantations de cannes à sucre des Amériques !!
Le musée parlait de l'opium, mais aussi des autres produits transportés par bateaux, tel que le thé donc. J'ai pu apprendre que tous les thés viennent du même arbre, la différence est dans la fermentation. Le thé vert est non-fermenté, le oolong est un thé semi-fermenté et le thé noir est fermenté.
Les salles étaient jolies et bien faites et il n'y avait pas 36 000 panneaux dans tous les sens ce qui évitait de se perdre dans la visite.
Nous avons pu voir une reproduction d'une fumerie d'opium. Un grand lit en bois, un "oreiller" et tout le matériel nécessaire pour une séance. J'écris "oreiller" car il s'agit en fait de pavé en porcelaine ou en bois sur lequel le fumeur pose sa tête car l'opium se fume allongé. Ces "oreillers" avaient une double fonction : d'une part apporter un peu de fraicheur (fumer devait donner chaud car il était aussi écrit que le lit devait être une surface dure et froide), d'autre part être inconfortable pour, qu'une fois les effets de l'opium dissipés, le fumeur n'ait pas envie de rester et puisse laisser la place à un autre client :-D
Nous avons aussi eu un aperçu de l'impact de l'opium sur l'histoire de la Chine. L'opium, produit en Inde et exporté par les Hollandais puis les Anglais, se répand en Chine à partir de 1720. Dès 1729, l'empereur de Chine interdit l'importation et la vente d'opium en Chine. Mais les lois ne sont pas respectées et ne font qu'augmenter la contrebande. En 1773, la Compagnie des Indes Orientales (Angleterre) obtient officiellement le monopole de la production d'opium.
La consommation d'opium continue d'augmenter en Chine. Face aux conséquences économiques et aux problèmes de santé publique, le gouvernement tente de prendre des mesures et fait détruire 1300 ha d'opium à Canton en 1839. Cet évènement marque le début de la 1ère guerre de l'opium qui oppose la Chine à l'Angleterre et dont l'Angleterre sortira vainqueur en 1942. En "punition" la Chine se voit obligée par le traité de Nankin de s'ouvrir aux puissances européennes et de tolérer le commerce de l'opium. La défaite de la Chine est considérée comme la première manifestation du déclin de l'Empire chinois. S'ensuit une longue période d'instabilité qui aboutira à la chute de l'Empire en 1912, remplacé par la République de Chine. Comme quoi si la Chine avait remporté cette guerre et/ou la 2ème guerre de l'opium (1856-1860, Angleterre-France-USA-Russie contre la Chine), son destin et l'histoire mondiale aurait été bien différente !! Cela dit c'est la même chose pour tous les grands évènements historiques.
Pour en revenir à l'opium, sa consommation n'a cessé d'augmenter à tel point qu'entre 1870 et 1900, on estime qu'entre 5 et 20% de la population chinoise était toxicomane : soit 25 à 100 millions de Chinois !!!
Une surprenante barge-maison. Nous voilà de retour à Chiang Saen pour le déjeuner. Nous avons acheté des brochettes et du riz au marché que nous dégustons en regardant le fleuve. |
Wat Phra That Pha Ngao
Un très beau temple de style birman. Ici pas de mosaïques colorées et brillantes mais de belles pierres gravées. |
Au fond, la base du temple est originelle. Le Bouddha en pierre n'a pas tout à fait survécu au temps, mais il n'en est pas moins très vénéré ! |
L'intérieur est décoré de magnifiques panneaux de bois doré. |
Nous avons failli rater ce splendide pavillon flottant car il était un peu caché. Cela aurait été dommage car il était vraiment très beau à l'extérieur comme à l'intérieur. |
Nous avons bien ressenti l'influence birmane car ce temple était assez différent de ceux que nous avons vus jusque là. Moi qui m'attendais à voir un énième temple, j’étais très contente de cette visite et que l'on se soit arrêtés là. Comme quoi, lorsque "Le Routard" met 2 ou 3 petits bonhommes, ça vaut le coup d'y jeter un œil.
De Chiang Saen à Chiang Khong
Pour rejoindre Chiang Khong, nous empruntons d'abord l'autoroute puis nous bifurquons sur une route qui traverse la campagne et longe le Mékong. Un peu plus longue certes, mais plus jolie. |
De la tiger grass, une herbe récoltée en février-mars et avec laquelle on fait des balais. Les paysans la mettent à sécher au soleil. |
Joli viewpoint sur une boucle du Mékong. |
En fin de journée, les gens font du sport sur les machines à disposition le long du fleuve... |
Nous sommes toujours autant étonnés de voir tous ces beaux temples (ils n'ont rien à envier à nos châteaux de la Loire....). Beaucoup d'infos très intéressantes et on apprécie aussi de sortir des temples....
RépondreSupprimerJeannine et Guy