12/09/2015

Published 08:19 by with 0 comment

Owen's Farm

Du dimanche 16 au dimanche 23 août




Hello !

Du 16 au 23 août nous sommes allés faire du Wwoofing dans une exploitation de vaches laitières près de Paparoa au sud du Northland. Nathalie voulait apprendre à traire une vache et ce n'est pas, je cite, "quelque chose que l'on a le temps de faire pendant ses 2 semaines de vacances l'été".
Nous avons donc trouvé une ferme au milieu des collines dans un endroit plutôt isolé mais très joli.

Bon, malheureusement pour Nathalie, Owen (le propriétaire de la ferme) s'est complétement reconverti cette année dans l'engraissement. On espérait qu'il lui reste une partie de son cheptel à traire, mais ce n'était pas le cas. Tant pis, j'enverrai Nathalie en stage à la Roche (la ferme de mon oncle et ma tante) plus tard ! :D




Owen se reconvertit car le prix du lait chute beaucoup trop et malgré quelques remontées le cours est beaucoup trop instable. Aujourd'hui, il perd de l'argent à produire, et ici il n'y a aucune subvention pour les agriculteurs.

Cette année est donc une année de transition. L'engraissement est plus rentable aujourd’hui. La demande de viande augmente et la production est beaucoup moins coûteuse. Beaucoup d'agriculteurs en Nouvelle-Zélande ont abandonné les moutons il y a des années pour la production laitière. Aujourd'hui, ceux qui le peuvent se reconvertissent dans l'engraissement. C'est un phénomène assez général semble-t-il.
Owen va quand même garder sa salle de traite pour pouvoir revenir dans le business du lait si plus tard le marché redevient favorable. Nous l'avons d’ailleurs aidé à la grillager pour en faire une sorte de stabulation pour veaux.

A terme il aimerait acheter des bêtes d'environ 6 mois pour pouvoir les revendre prêtes à tuer. On appelle ça du Cattle finishing ici (finition de bétail en traduction littérale).
Cette année néanmoins est un peu particulière car il possède encore ses vaches laitières qui ont mis bas. Il a laissé les veaux avec leur mère et va ajouter un à deux veaux supplémentaires à chaque vache. Il les achète à l'âge de 3-4 jours au marché aux bestiaux ou directement aux autres fermiers.
C'est un peu compliqué car l'instinct pousse les vaches à repousser assez violemment les veaux qui essayent de les téter et qui ne sont pas les leurs. Mais avec beaucoup de persuasion (les bloquer dans un coin avec un bâton), d'aide médicale (une hormones leur est introduite dans le vagin pour leur faire croire qu'elles vont vêler à nouveau), et d'un peu de patience (4-5 jours) elles finissent par accepter les nouveaux venus. Pendant ces 4-5 jours on sépare les veaux et leurs mères (adoptives et naturelles). On les remet ensemble matin et soir pour les faire téter. La vache est en effet plus encline à se faire téter, même par un petit étranger, lorsqu'elle est pleine de lait et les veaux sont plus motivés parce qu'ils ont faim.


Voilà, ça a été notre travail principal pendant 1 semaine, nourrir les petits veaux 2 fois par jour. Tous les jours nous allions aussi au champ où se trouvaient toutes les vaches pleines pour voir s'il y avait de nouveaux veaux. Si oui, il fallait ramener vache et veau jusqu'à la stabulation ce qui n'était pas toujours évident ! 2 fois nous avons aussi aidé à changer les vaches de champ car après 4 jours elles avaient mangé toute l'herbe. C'est alors qu'on comprend mieux pourquoi un fermier doit avoir beaucoup de terres pour élever des vaches.
Nathalie a aimé. Même si elle a été surprise par la quantité de caca/pipi/autre pouvant sortir des vaches à tout moment. :p
Et le cadre était magnifique !

Ajout par Nathalie : de plus, j'ai trouvé qu'Owen ne nous donnait pas forcément assez d'explications ou de directives. Du coup lorsque c'était un peu le bazar le 1er jour ou lorsqu'il y avait trop de vaches, je ne savais pas forcément quoi faire pour être utile. Comme Loïc le dirait, il faut être capable de prendre des initiatives, mais quand on n'y connait rien ce n'est pas facile. Quelques consignes de sécurité et de à faire/ à ne pas faire auraient été les bienvenues ! Même si j'imagine qu'Owen et Randal eux-même étaient parfois un peu perdus, car après tout c'était la 1ère fois qu'eux aussi faisaient ça. Heureusement que les vaches ne sont pas des animaux agressifs ! Cependant veaux et vaches étaient parfois bien têtus ! Exemple : lorsque j'ai dû pousser un veau sur 200 mètres pour l'emmener au champ sous la pluie et l'empêcher de se barrer :-D




La vue depuis la maison d'Owen. Nous ne voyons qu'une partie des 1000 acres de prairie que compte la ferme. Ici pas de champs de céréales car la terre volcanique est trop pauvre. L'herbe qui paraît si verte n'est d’ailleurs même pas assez nourrissante pour les vaches laitières. Ils doivent répandre des minéraux sur les pâturages et en faire 2 injections par an aux vaches. En Nouvelle-Zélande, les vaches ne se nourrissent qu'aux pâturages, l'importation de céréales reviendrait sans doute trop cher. Elles sont donc taries l'hiver lorsque l'herbe est trop pauvre.


La maison


Une vache avec un veau naturel et un adopté... je vous laisse deviner lequel ! :D


Petite pause après la tétée du matin


La salle de traite reconvertie en stabulation pour les petits veaux. C'est aussi ici que l'on amène les vaches pour la tétée du matin et du soir. Après 4-5 jours, lorsqu'elles ont accepté leurs nouveaux veaux, tout ce petit monde est mis au champ.




Vêlage difficile... au quad. J'ai aidé Owen à faire le premier dans un champ, avec juste une corde. Le deuxième de ma vie après celui que j'ai fait à 14 ans avec Jean-Marie ! :)
Nathalie : nous n'avons pas assisté à ce vêlage, mais j'ai été impressionnée par celui que j'ai vu dans le champ. Si Owen n'avait pas repéré cette jeune vache en difficulté, nous aurions certainement retrouvé la mère et son veau morts le lendemain. Pendant notre semaine à la ferme, un veau a été retrouvé mort-né car prématuré.



Il a l'air mort mais il ne l'est pas ^^


Le marché aux bestiaux. C'est vraiment une ambiance particulière. Ça marche selon un système d'enchères avec un commissaire-priseur qui se déplace de cases en cases. Les veaux de 3 jours partent entre 120$ pour de la vache à lait à plus de 350$ pour de la pure vache à viande.
Celui-là est très mignon... ^^


Nathalie : j'ai trouvé la vente aux enchères très intéressante et assez impressionnante ! On se rend compte sur la vidéo à quel point ça va vite, parfois les prix descendent bas avant de remonter, d'autres fois les fermiers enchérissent dès le début. Au début, je ne comprenais pas comment le commissaire savait qui était intéressé et qui enchérissait, c'est alors que Loïc m'a dit de faire attention aux petits signes de tête et haussement de sourcils des fermiers. Ceux-ci essayent de rester discrets pour ne pas que les autres sachent qu'ils sont intéressés ! Un stock de veaux est parti à seulement 40 dollars/tête, personne ne semblait vouloir d'eux alors qu'ils ne m'ont pas semblé différents des autres ! C'était très sympa d'assister à la vente car c'est quelque chose de vraiment typique et si nous n'avions pas été en wwoofing nous n'aurions sans doute jamais vu quelque chose comme ça : en effet, les jours de vente ne sont pas indiqués dans le Lonely Planet :-D

Chez Owen et dans les environs proches on trouve assez peu de pure Prim’Holstein pour deux raisons. Elles sont d'une part trop lourdes pour les pâturages pentus et l'hiver avec la quantité d'eau elles laboureraient le sol et d'autre part l'herbe est trop pauvre pour ces usines à lait.


Les cases pour les plus gros



Et notre prise du jour : 13 veaux auxquels il va falloir trouver une nouvelle maman qui les nourrira pendant 6 mois.



Ce fut une très bonne semaine ! :)

Randal (le père d'Owen), Laura et Quentin (un autre couple de wwoofer présent cette semaine) et nous.


En haut à droite, Coleen, la mère d'Owen : merveilleuse cuisinière, mais il fallait filer droit ! :D 
Nathalie : le fait de revenir midi et soir et de pouvoir mettre les pieds sous la table parce que le repas était préparé, était hautement appréciable et par rapport à d'autres wwoofing où nous devions participer à la cuisine, cela nous a fait du travail en moins !! Lorsque Randal et Coleen sont partis pendant 3 jours, nous avons aussi apprécié de pouvoir discuter un peu plus avec Owen. Randal était plutôt silencieux à la maison, mais très intéressant et pédagogue à l'extérieur. Il nous a appris pas mal de choses sur la faune et la flore.


Nous avons passé une très bonne semaine ! En plus ce qui est super cool c'est que j'ai pu faire une semaine de quad gratuitement ! Un nouveau truc à rajouter sur mon CV : maitrise du Quad en terrain boueux. :D
Et maintenant, 3 semaines de road trip dans le centre de l'île du Nord avant nos deux semaines de wwoofing dans une ferme d'Alpacas !

Bisous !

Loïc



Lundi 24 Août



Nous avons quitté la ferme sous un beau soleil et avons pris la direction d'Auckland car nos galères d'appareil photo continuent :-(
En effet, vendredi après la tétée, Randal nous a emmené chez son voisin pour que l'on puisse voir des escargots de kauri : une espèce endémique en voie de disparition. Eh bien, nous n'avons jamais pu prendre ledit escargot en photo car quand j'ai allumé l'appareil (le nouveau Panasonic acheté 3 semaines plus tôt après que nous ayons cassé notre Sony) l'écran était tout flou et impossible de faire la mise au point !!!
Après avoir éteint et rallumé l'appareil 3 fois et essayé de changer de mode sans amélioration, nous avons dû nous rendre à l'évidence : nous avions de nouveau un problème d'appareil photo : cris de rage et de désespoir et arrachage de cheveux !!!!!!
Nous étions assez dégoûtés, mais au moins cette fois nous étions quasi certains que ce n'était pas de notre faute !

Nous avons donc décidé que la 1ère étape de notre road-trip le lundi suivant serait un arrêt au Warehouse photo d'Auckland où nous avions acheté l'appareil photo. L'ennui étant : le temps qu'ils réparent l'appareil comment allions nous faire ???
Plein d'espoir et naïfs nous avons franchi les portes du magasin en espérant qu'ils pourraient nous prêter un appareil photo le temps de la réparation. LOL : nos espérances furent vites déçues !!!!
En effet, la vendeuse a vite vu qu'il y avait un souci et nous a dit qu'il fallait envoyer l'appareil en réparation et que cela prenait en général 2-3 semaines. Devant nos mines dépitées et nos explications : nous n'avions pas 2 semaines devant nous à poireauter et nous ne voulions pas visiter des endroits comme Hobbiton et Rotorua sans pouvoir prendre de photos, elle nous a dirigé vers le manager qui nous a dit qu'ils feraient leur possible pour accélérer la procédure et nous mettre prioritaire.
Bien sûr, le magasin ne propose pas de prêt d'appareil en attendant. Le vendeur m'a dit qu'il n'existait pas de location pour de petits appareils photos et m'a proposé d'acheter un appareil baroudeur à 250 dollars qui pourrait toujours nous servir par la suite !

Nous sommes ressortis du magasin un peu perdus, ne sachant pas si les réparations allaient prendre 3 jours, 1 semaine ou 2 semaines. Pour nous changer les idées, nous sommes allés noyer notre malheur en allant faire les courses au Pak n' Save : malgré tout il faut bien manger !
C'est alors que Loïc a eu une illumination : il s'est souvenu de Sarah et Hugues, un couple de français que nous avions rencontrés à Ponsonby Backpackers à notre arrivée, toujours sur Auckland car ils travaillent pendant 6 mois, et qui avaient un petit appareil en plus de leur super réflex.
Pleins d'espoir à nouveau nous leur avons envoyé un texto en leur demandant s'ils auraient la gentillesse et la possibilité de nous prêter leur appareil en attendant que l'on récupère le notre. Hugues nous a répondu : pas de souci et que nous pouvions venir le récupérer en fin d'après-midi à l'auberge. Nous étions très contents que les choses se dénouent et nous avons débarqué avec 2 bouteilles de vin pour les remercier et prendre l'apéro histoire d'échanger les dernières nouvelles.
Nous allions pouvoir descendre vers le Sud dès le lendemain pour visiter Hamilton, Hobbiton et Tauranga et en espérant avoir des nouvelles du Warehouse d'ici la fin de la semaine et avant d'aller à Rotorua :-)



Le problème de l'appareil étant partiellement résolu, nous étions prêt à aller passer une bonne nuit au campground du Auckland Council auquel nous étions passés plus tôt dans l'après-midi. Ce campground se trouve dans un parc géré par la ville où il y a des animaux (chevaux, moutons, canards...) et qui sert de lieu de promenade et de ferme pédagogique.
Nous sommes allés là car ce n'était pas trop loin du centre-ville et surtout pas cher : 12 dollars/personne. Arrivés sur place dans l'après-midi, il n'y a pas de gérant, seulement un téléphone. Nous appelons le Council en disant que nous souhaitons passer une nuit. Les prix ont augmenté (15 dollars/personne) et il faut un code pour ouvrir la grille, mais nous réservons quand même. Après cela nous essayons d'aller voir le campground, mais celui-ci est fermé par un cadenas : pas grave nous dormirons sur le parking où il y a des toilettes et de quoi faire la vaisselle.

A 21h, après une bonne soirée, nous revenons, la grille est fermée comme nous le savions, je fais le code et... la grille ne s'ouvre pas ! Après 4 tentatives, nous réalisons que nous allons devoir dormir dans la rue à quelques mètres de l'entrée du parc. Nous a-t-on donné le mauvais code ? Loïc enrage contre le Council, bizarrement je prends ça calmement comme si je m'y attendais.
L'un après l'autre nous marchons jusqu'aux toilettes et en désespoir de cause je prends le téléphone pour appeler le Council, même si à 22h je ne m'attends pas à avoir quelqu'un au bout du fil... Eh bien si, une dame me répond et je lui explique que nous sommes coincés à l'extérieur du parc alors que nous avons payé. Elle m'explique qu'une fois la grille fermée à 19h, il n'y a pas moyen de la rouvrir avant 6h le lendemain, je suis abasourdie et lui dit que je croyais que le code servait à ouvrir la grille une fois fermée. Elle m'explique que non et que la personne que j'ai eu au téléphone dans l'après-midi aurait bien dû me préciser que nous devions être dans le parc avant la fermeture de la grille : dans ce cas à quoi sert ce maudit code ?????

Je lui demande si nous pourrons être remboursés et elle me dit que je devrais appeler le Council le lendemain car elle n'est pas en mesure de me répondre. Je lui précise alors que je suis contente qu'il y ait au moins une personne au courant de notre situation car je ne veux pas d'ennui avec la police. Elle commence alors à s'énerver et à me dire que rien que je puisse dire ne pourra la faire culpabiliser, qu'elle ne peut rien pour nous et que je dois appeler le Council le lendemain pour régler ce bazar. Je suis prise de court car je ne pense pas avoir été agressive et lui explique que je ne l'accuse de rien !
Je repars au van expliquer tout ça à Loïc qui dort déjà et ne m'écoute qu'à moitié quand je lui raconte cette "bonne blague" :-D  Nous avons moyennement bien dormi sachant que nous étions dans un lieu non sécurisé où nous n'étions pas censé rester...

La suite de nos mésaventures au prochain article en espérant que tous ces détails ne vous auront pas trop ennuyés !!

Cela dit c'est le genre de mésaventure dont on se souvient et dans 10 ans, lorsqu'on nous demandera si nous avons eu des galères pendant notre voyage c'est sans doute ça que l'on racontera ;-)


Nathalie




      edit

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire